Il y a à peu près un an, voyageant sur Royal Air Momo, un concurrence d’Air Napoléon, j’avais malencontreusement réservé deux fois un billet sur un même avion. Sans doute en cliquant un peu trop vite et un peu trop dans tous les sens sur le site de réservation en ligne, j’ai généré deux achats, deux débits CB et deux références de dossiers et de billets électroniques. Quelques jours après le vol, constatant le double débit, j’ai appelé Royal Air Momo, expliqué la situation (un même passager, avec le même nom, le même numéro de voyageur fréquent, un même passeport et une même CB peut se suffire d’un seul et même billet) et obtenu, إن شاء الله, un remboursement du deuxième dossier. Pour être honnête, il a fallu, pour voir arriver le remboursement, rappeler Royal Air Momo mais l’affaire était réglée en moins de dix jours.
La même histoire chez Air Napoléon, se raconte autrement. Il est tout aussi possible, dans le système de réservation, en particulier si l’on s’impatiente un peu pendant la procédure de paiement, le doigt trop lourd sur la souris, de réserver d’un battement d’aile de papillon deux billets identiques pour la même destination. Il semble naturel d’appeler le service Pare-Choc, de lui tenir un discours raisonné sur la réservation simultanée, dans un même avion, de deux sièges pour un même passager. A nouveau, on peut rappeler qu’avec le même nom, le même prénom, le même numéro Miles&Blues, le même passeport et la même carte Amax, il est vraisemblable qu’on soit un seul et même passager. Et qu’un même passager se contente d’un seul siège sur un même vol.
C’est mal connaître la politique Air Napoléon pour les passagers « en très forte surcharge pondérale » qui sont contraints, depuis quelques mois, d’acheter deux places lorsqu’ils empruntent cette compagnie avide. Une mention hypocrite prévoit certes qu’ils soient remboursés du prix du deuxième siège (hors frais de dossier) si l’avion n’affichait pas complet au décollage, mais ils sont globalement condamnés à payer plus ou à maigrir.
Subtilement, le fait que les sièges attribués soit distants de quatre rangées, ou la capacité du passager à ne pas déborder des 43 centimètres d’un siège standard sur quelques centaines de vols auparavant ne suffisent pas à convaincre le service Pare-Choc, qui n’entend accorder aucun remboursement.
Conclusion : le doigt un peu lourd sur la souris, et vous voilà inscrit au tarif Obèse.
Il ne faut pas critiquer ce service d’Air Napoléon. Je l’aime bien.
Avec un tarif promo à 10 EUR + taxes et surcharges et excès de surcharge pétrolière donc pondérale, il est possible de réserver un siège confort à 7.50 EUR sans payer toutes ces taxes dont la plupart représentent un abus d’imposture de percepteur d’impôts, puisque ces taxes sont percues par passager, et non par siège.
Ainsi, pour 3.5 EUR par direction, vous disposez de ce deuxième siège appelé « confort », pour ne pas stigmatiser les obèses diront les mauvaises langues… mais un deuxième siège, c’est aussi plus de confort pour tout le monde, pas que les obèses! De plus, en neutralisant un siège qu’aurait pu acheter un passager de 150 kg (bagages inclus), vous contribuez à la préservation de l’environnement par une réduction des émissions de CO2, et à des économies de carburant pour la compagnie. Vous pouvez alors vous dire que vous êtes quelqu’un de bon. A ce prix, je prendrais peut-être deux sièges confort, pour pouvoir m’allonger et faire une sieste!
Munissez vous d’un big mac (5 EUR?) à emporter du McDo situé terminal 2A-C (il me semble), payez 3.5 EUR de plus, et vous aurez bien plus d’espace et à manger que le passager de classe « Premium Maréchal » qui aura payé son billet jusqu’à 100 fois de plus que vous avant « taxes ».