Avec l’inauguration d’une ligne TGV Rhin-Rhône au cours de la dernière semaine, je me demande si le vol Mulhouse-Mulhouse d’Air Napoléon existe toujours.
Il y a quelques années, j’ai été pour quelques mois basé à Mulhouse, chez un client industriel pour un projet déployé dans la région Est : de Luxembourg à Bâle, en passant par Strasbourg, Metz, Nancy et Lons-Le-Saunier. Certes, entre Vosges et Jura, on se déplace en voiture ou en train, sinon à téléski. Mais, depuis Mulhouse, pour les WE et les réunions à Paris, la solution d’alors était le vol Air Napoléon reliant Orly et l’EuroAirport. Dans ce dernier, partagé entre Bâle, Mulhouse et Fribourg, je ne savais jamais vraiment si j’allais atterrir en France, sans formalités de douane, ou en Suisse, avec un quart d’heure de perdu pour présenter mon passeport et promettre à l’agent que, au plus vite, je me rendrais dans un poste de police pour régler une veille amende de nonante francs pour stationnement abusif sur le dépose-minute de la gare de Zurich. J’avais en effet été verbalisé pour y être resté plus d’une minute et demie, lâchant le volant le temps de faire signe à l’ami que je venais chercher.
Pour être retourné dans la région depuis, il me semble que les formalités à EAP sont à présent simplifiées, sans pour autant qu’on gagne du temps puisque les vols partent de CDG 2G, terminal en carton qui m’a toujours semblé plus proche de Berlin-Est que de Paris, surtout parce que le trajet en navette pour le rejoindre depuis les autres bâtiments de CDG est plus long que le vol jusqu’à Mulhouse.
Quoiqu’il en soit, il m’est un jour arrivé de partir, à l’aube, de Mulhouse, pour une réunion en matinée à Paris. Le trajet avait bien démarré : A321 à l’heure, place en cabine avant (en tant que passager abonné), demi-croissant et demi-café généreusement offerts par un steward Air Napoléon mal réveillé. Jusqu’à ce que le capitaine fasse une annonce : compte tenu du brouillard à Paris, nous nous dirigions vers Lille. Mais assez vite il est apparu que le climat n’était pas plus favorable au Nord et qu’il fallait viser Lyon où nous avons finalement bien atterri, quoique dans des conditions pas très claires quant à la suite du trajet. Après une bonne heure d’interrogations (la première portant sur l’endroit où trouver le personnel Air Napoléon chargé de notre situation), un superviseur s’est soudainement présenté au milieu des passagers, avec un planning proposé pour rejoindre, par train, la destination contractuelle. Passager abonné, au niveau Ecarlate du programme Dépendance Plus (un ancêtre de Miles&Blues), j’avais récupéré un créneau privilégié, avec une place dans un TGV en milieu d’après-midi, tellement préférable, selon le superviseur Air Napoléon, à d’autres propositions en fin de soirée. J’allais pour la matinée à Paris, à une réunion anecdotique qui serait certainement terminée le temps que j’y arrive, même en prenant le premier train : j’ai expliqué que j’étais prêt à céder ma place privilégiée, et demandé si Air Napoléon pouvait m’arranger un retour direct sur Mulhouse.
J’avais en tête une solution terrestre. J’ai fait l’erreur de ne pas le préciser : Air Napoléon, privilégiant un recours à ses propres lignes par rapport à un report sur son concurrent ferroviaire, m’a concocté un cocktail de vols : un segment entre Lyon vers leur hub provincial (sur un vol tellement court qu’on finit son café dans le bus de l’aéroport) puis un autre vol pour rejoindre Mulhouse, ou plutôt Bâle (pour ne pas échapper aux salutations d’usage aux douaniers suisses).
Après ce vol Mulhouse-Mulhouse, certes indirect mais sans jamais atteindre Paris, j’ai quand même eu le temps de passer une tête au bureau. Comment était la réunion parisienne ? Un peu brumeuse.
Avec l’ouverture de la ligne TGV Rhin-Rhône, je me demande si Air Napoléon a la bonne idée de la proposer à ses pax déroutés. Mais, en y pensant bien, je pense que beaucoup, à Mulhouse, ont eu depuis longtemps la bonne idée de préférer la LGV Est pour aller à Paris, surtout les jours de brouillard…
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