C’était une compagnie déclinante, perdue dans ses lourdeurs procédurales, ses conflits internes entre des équipages sursyndiqués et un management surnuméraire, ses débats incessants et mal gérés sur les avantages, surclassements ou hébergements offerts, parfois à certains passagers, parfois à certains personnels, selon des règles inéquilibrées, à la fois très strictes et contournées par autant d’exceptions infondées.
Mais surtout, c’était une compagnie se réfugiant dans sa grandeur passée.
On peut parler de la difficulté à se positionner face au low cost plus souple et inventif, et finalement de l’incapacité à s’en différentier sauf par une demi-canette gratuite plutôt qu’un choix élargi mais payant de boissons et encas.
On peut évoquer l’impossibilité de remettre en cause des avantages acquis les bonnes années maintenus à outrance en temps de crise, qui finalement démontrent que la compagnie n’a toujours pas développé de culture client où chacun comprenne que ce sont la satisfaction et la confiance des clients, avant celle des personnels et prestataires, qui assurent les revenus nécessaires à investir pour tous.
On peut encore citer les bévues, issues d’une supériorité passée mais désormais perdue, dans l’affichage devenu mensonger d’une image de luxe qu’on ne maintient finalement pas avec des bouts de ficelle, des procédures sans intelligence et des équipes démotivées.
Il est facile de critiquer cela, mais pas évident de le corriger.
Je ne prétends pas connaître les solutions, mais il y a des erreurs manifestes qui m’interrogent.
Par exemple, pour valoriser son image de marque, cette compagnie a repeint un avion aux couleurs de ses modèles d’antan, la caravane volante.
J’ai dernièrement voyagé à Barcelone dans cet avion. Puisqu’il s’agit uniquement d’une opération marketing, seule la surface extérieure de l’avion est décorée. Dedans, on retrouve le confort réduit et les prestations limitées du Y mal vendu et mal servi d’aujourd’hui.
C’est quand même dommage que l’argument publicitaire d’un prestataire de service soit l’image glorifiée de son passé. C’est aussi révélateur sur la santé et l’avenir de la compagnie.
Surtout qu’une caravane, même avec des ailes, voyage d’habitude en fin de peloton.
Je suis tout à fait du même avis que toi