Madame, Monsieur, bonjour et bienvenue à bord. Welcome aboard, Ladies and Gentlemen. L’annonce vidéo préenregistrée est diffusée sur les écrans de l’avion tandis que les hauts-parleurs répètent de leurs deux voix monocordes les consignes usuelles, qu’il convient néanmoins d’écouter car « elles peuvent différer de celles applicables sur d’autres appareils ». Il se fait néanmoins que les masques à oxygène tombent tous « devant vous », aucun constructeur n’ayant eu l’idée de les mettre sous les sièges, d’autant que la place est souvent occupée par les gilets de sauvetage avec leur petite lampe qui s’allume le plus souvent au contact de l’eau, peut-être aussi au contact du sol, mais ça on ne le dit jamais et il n’est pas sûr que ça soit utile. En tout cas, je ne connais pas de compagnie qui ait eu la mauvaise idée d’annoncer que les gilets étaient plutôt stockés en soute, et distribués uniquement après être sortis de l’appareil, par le premier passager ou membre de l’équipage ayant nagé jusqu’à la porte arrière. Et aucun appareil n’étant visiblement équipé d’une sortie de secours bibendum, on vous conseille pratiquement partout de ne gonfler les gilets qu’une fois à l’extérieur l’avion, et pas dans le confort de la cabine. Do this only when you are outside the aircraft.
A la réflexion, c’est plutôt une bonne idée, le gonflage extérieur, bien que je préfèrerais éviter d’expérimenter l’une ou l’autre option, l’usage du gilet outside comme inside n’étant quand même pas la façon idéale d’arriver à destination. D’autant qu’il est demandé d’abandonner ses bagages dans l’avion en cas d’évacuation, et même si je fais mentalement, chaque fois que j’entends ce passage, tous les gestes pour néanmoins récupérer mes précieux bagages, en me disant qu’ainsi je serai prêt à les sauver en cas de besoin, je me demande parfois s’il n’y aura pas quelqu’un à la porte de sortie pour s’assurer qu’on part bien les mains vides.
Madame, Monsieur, bonjour et bienvenue à bord. Welcome aboard, Ladies and Gentlemen. Avec des amis, on se demandait dernièrement pourquoi la vidéo est si lente. On dirait qu’elle est en slow forward, avec des pauses inutiles entre chaque syllabe. Peut-être, à défaut de zapper, peut-on pousser sur la double flèche avant, pour rétablir la vitesse normale?
Mais j’ai dernièrement vécu une séquence d’annonce de sécurité bien plus cocasse, sur un vol intérieur en Malaisie. J’étais seul dans la cabine bizbiz, bien séparé du reste des passagers par un rideau et des parois. Dans sa robe de chambre (car c’est bien à cela que ressemble l’uniforme féminin aux couleurs de la compagnie Air Malaise), l’hôtesse avant a mimé, imperturbable et les yeux fixant l’ensemble de la cabine, chacune des consignes, répétées dans deux langues par le chef de cabine au micro, sans même que je sois capable de dire le nom de la première (la seconde langue étant l’anglais). Dans mon dos, une autre hôtesse opérait de même pour les passagers arrière, tandis que le chef de cabine comptait les issues de secours, deux à l’avant, deux à l’arrière, et sans-doute aussi quelques-unes au milieu. Par politesse, j’ai suivi attentivement l’intégralité de la cérémonie. J’ai respiré bien fort lorsqu’il faut mettre le masque sur la bouche et le nez, mais sans se décoiffer et en s’occupant de soi avant de penser à son voisin, à l’occurrence un coussin et sa couverture sous plastic. J’ai vérifié deux fois sous mon siège si le fameux gilet avait bien sa lampe de sécurité. Et bien sûr, j’ai regardé mon sac-à-dos, bien sage sous le-siège-devant-soi, en lui promettant que je ne l’abandonnerais pas en cas d’accident, même si en même temps je hochais la tête en souriant à l’hôtesse pour lui faire croire que je comprenais le contraire.
Cette parfaite attention s’est finalement révélée plutôt inutile puisque nous avons atterri sans encombre à KL. Mais à l’arrivée en porte aussi, la procédure a été parfaitement appliquée. Pour que je puisse débarquer rapidement, toujours seul à l’avant, le rideau de séparation des classes a été scrupuleusement fermé, et les coffres à bagage, quoique tous vides, ouverts. Mais après une seconde de réflexion, face au bac vide et à ma taille d’occidental, donc plutôt haute, jugeant qu’il y avait un risque manifeste de collision frontale, l’hôtesse a refermé le compartiment au dessus de ma rangée.
Merci pour votre attention. Nous vous souhaitons un bon vol. Thank you for your attention. We wish you a very pleasant flight.
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