Vlan! Faire un flop d’une région à l’autre

Il faut avouer que ça bosse, chez Air Napoléon. On avait à peine fini d’assimiler les règles du nouveau tarif NiNi sans miles et sans bagages. Et voilà qu’on nous présente une nouvelle grille de prix, une nouvelle livrée d’avions, et carrément une nouvelle compagnie aérienne : Vlan! Avec une signature qui rebondit en se faisant mal : « Faire un flop d’une région à l’autre ».

Changer d’identité, c’est plutôt une bonne idée, en fait. Parce qu’on l’a beaucoup écrit ici, l’image d’Air Napoléon, c’est quand même des prix trop chers pour un service de merde poularde, une ambiance de même, du sucré-salé inchangé depuis Austerlitz et une grève chaque fois qu’on achète un billet. Ce qui fait qu’on a tous essayé l’orange d’eddyJet, parce que c’est moins cher, parce que le personnel est plus souriant et parce qu’on peut s’acheter une pizza pendant le vol. Mais pour aller de Toulouse à Lille, ça reste pas très sexy, ça fait pas  « bizznessman qui parcourt le mondentier avec du champ’ ». Peut-être parce que Toulouse-Lille, ou même Lille-Toulouse, c’est pas trop connu pour le champagne. Et puis parce que ça reste un saut de puce, d’une région à l’autre.

Tandis qu’avec Vlan, on n’hésitera plus à plonger, d’une région à l’autre. Avec une belle exclamation flashy, avec des affiches d’avion playmobil qu’on traverse en sautillant d’une porte à l’autre, le voyage redevient cool! Merci Air Napoléon, on va enfin avoir du changement, des équipages enthousiastes et des prestations renouvelées. Et surtout, sur papier glacé, la compagnie veut afficher un esprit de simplicité et d’efficacité.

Comme celui que j’ai pu constater sur une sous-compagnie de l’espagnole Hysteria entre Madrid et Valence : un vol à l’heure, 50 m de marche et pas de bus pour embarquer, pas de collation pour 30 minutes dans les airs mais quelques sourires d’un personnel détendu, 30 m de marche et pas de bus à l’arrivée. Sans chichis, mais avec de la musique (discrète) du début à la fin pour garder le côté cool et la bonne humeur.

Mais au premier usage de Vlan!, avec les vingt-trois conditions pour combiner les tarifs classipuce et mutipuce, avec  les douze autres pour savoir si les 250 kafkaiens  qu’on gagne chez le déprimant miles&blues, si on achète l’option, sont qualifiants ou non, avec la promesse d’une collation gratuite qui sent le sucré-salé d’Austerlitz, ou avec le nouveau site web qui refuse obstinément, points d’exclamation d’erreur à l’appui, de me vendre un aller simple moins cher que l’aller-retour, je n’ai pas vraiment trouvé de simplicité et d’efficacité. Juste de la peinture rouge pas encore sèche. Sur laquelle on posera sans doute rapidement une couche Pouf!, dès qu’on aura compris que Vlan! n’est qu’un lifting extérieur, sans remise en question de la culture de service et de l’efficacité des prestations.

Mais d’ici là, je me demande pourquoi, pour les vols longs-courriers pour le mondentier, on ne peut pas prendre Vlan!, et qu’il faut encore se taper Napoléon le ringard, avec toujours les prix trop chers pour un service de merde poularde, une ambiance de même, du sucré-salé inchangé depuis Austerlitz et une grève chaque fois qu’on achète un billet…

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3 Réponses to “Vlan! Faire un flop d’une région à l’autre”


  1. 1 Loulou 2 février 2013 à 02:05

    En effet, n’attendez pas trop de Hip Hop… le seul projet la dessous semble être de réduire les coûts en écrasant un peu plus les salariés. Merci Transform. A part ça, effectivement, c’est la même culture d’entreprise. La nouvelle compagnie est créée en rassemblant et renommant les anciennes filiales, ce qui permet des les exclure des conditions plus avantageuses réservées à ceux qui travaillent dans la maison mère. Ah si, nouveauté, il va y avoir du service client sur les réseaux sociaux, alors qu’on devrait le faire depuis plusieurs années déjà si on était en phase avec la réalité.

  2. 2 BTA 5 février 2013 à 01:12

    Redress 2015 pour le long courrier ou comment amener Air Nap au meilleur niveau des compagnies d’Asie et du Moyen Orient. A priori une bonne nouvelle pour les passagers.

    Par un montage nuage à gaz, Air Nap vendra en Code Cher des vols moisis (« moist leased ») opérés par… Air Nap via une compagnie partenaire. Débarrassé d’un maximum de PNC Air Nap, le vol ne comportera plus que le minimum légal pour assurer la sécurité-safety (1/50 pax), « reconnaissables à leur insigne rouge ». Le service commercial au sol et à bord sera assuré par le personnel de la compagnie partenaire, basée à l’étranger, et de préférence diront certains là où la main d’œuvre est moins chère et ne dispose pas d’avantages sociaux. On imagine alors enfin le retour tant attendu d’un vrai service en biz-biz avec commande avant le décollage, pain chaud, plats préparés et composés à la demande, véritable choix de dessert…, et même en Conconomy où le plateau ne sera plus lancé mais servi avec toute la délicatesse et l’attention qui caractérise ces compagnies tant enviées. Néanmoins quelques traces des prestations Air Nap resteront à bord comme on l’imagine la trousse de courtoisie et son masque de nuit bas de gamme, et surtout l’IFE -trop souvent- défaillant et bien sûr les sièges toboggan (en attendant les sièges sirrhose). Le salon également sera sous-traité à la compagnie partenaire.

    Qui sont les gagnants dans l’affaire? C’est plutôt le jeu du NiNi.

    Ni le passager fréquent resté fidèle à Air Nap: il ne pourra pas utiliser ses miles sur ce vol moisi. Il ne bénéficiera pas non plus des surclassements, la compagnie partenaire ayant son propre programme de fidélité. Il n’en bénéficiait de toute façon déjà pas sur les vols Air Nap, la priorité étant donnée aux GP pour ne pas inciter les tricheurs qui volent sur des rotations souvent pleines de payer un tarif Y pour se retrouver en biz-biz.

    Ni le passager qui avait quitté Air Nap pour se transformer en guest de la compagnie partenaire, et s’était habitué aux sièges-lits pas complètement dormants mais tout simplement complètement plats, à l’absence d’annonces de sécurité intempestives dès qu’il y a des turbulences, parce qu’au lieu de dormir, les PNC en charge de la sécurité vérifiaient sans déranger que chaque guest était bouclé.

    Ni le Personnel Commercial AirNap, qui bien que très défendu ne se brûlera toujours pas les mains pour faire du pain chaud à ces nantis de pax Bizbiz, ni ne les aidera à monter les bagages cabines dans les coffres, mais sera une espèce en voie de disparition. En outre le peu qu’il en restera n’aura plus loisir à s’assoir à leur place aussi facilement, le système GP étant probablement transformé en système Z où les surclassements seront plus difficiles à obtenir.

    Ni la compagnie partenaire qui perdra ses nouveaux guests fréquents au profit d’autres compagnies du même type.

    Ni Air Nap qui finira par perdre le peu de clients restés fidèles et frustrés de ne pouvoir utiliser les miles chèrement acquis, mais ayant découvert un produit intermédiaire suggérant l’espoir d’un meilleur produit en allant voir ailleurs.

    Est-ce ça la solution Redress 2015? La situation est-elle si pourrie à tous les étages que se débarrasser du PC non chaland serait la solution trouvée pour éradiquer le mal et rendre à Air Nap son prestige oublié? Il est temps pour ceux qui se cachent à peine de traiter les passagers « P » de têtes à claques et anéantissent le dévouement de leurs collègues de se réveiller rapidement pour faire des concessions et sauver leur boite.

    Le premier vol moist leased décollera sans eux le 15 mai 2013.


  1. 1 Le client passionnément ? | Air Napoléon Rétrolien sur 23 novembre 2013 à 23:21

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