Que penser du salon d’Air Napoléon à Orly 4 où l’on accorde l’accès à deux invités, presque sans avoir à le demander et surtout sans respect des règles usuelles ultra-contrôlées par la compagnie. Certes il faut faire connaître ce salon, nouveau et sympathique sans les biscuits de grand-mère Poularde, même s’il paraît très simple par rapport aux superlatifs des nouveaux lounges d’Etikhet et de l’Emir Ed à Paris. Mais ce n’est pas jour d’inauguration portes ouvertes…
Que penser d’une place laissée vide en 12B pour surclasser un passager en rangé 3, du Club Bizbiz, sur un vol Air Zarzuella pour Madrid ? « On vous a changé de siège car la cabine arrière est pleine ». Argument connu et usuel, mais inexact : à côté du sosie de Spok qui voyage en 12A, il n’y a qu’un fauteuil vide. Le geste commercial aurait-il un autre objectif que l’optimisation opérationnelle ?
Que penser du passager surclassé qui demande néanmoins à s’installer à l’arrière, en rangée 14, parce qu’elle donne plus de place pour les jambes, à hauteur des portes de secours, que l’espace Bizbiz qu’on lui offre dans un avion deux par deux, donc sans siège « laissé vacant pour votre confort » ? D’autant que la télépizza d’Air Zarzuella livrée chaude en éco pour un prix modique est préférable au sandwich sans miette distribué à l’avant, et qu’on peut retrouver à l’arrière les autres passagers avec lesquels on effectue le voyage !
Que penser, trois jours plus tard, au retour entre Madrid et Paris, d’un nouveau surclassement, accepté cette fois, et d’un accueil quasi nominatif par le PNC, quoiqu’un peu forcé pour être uniquement spontané. La prestation bizbiz d’Air Napoléon s’est légèrement améliorée ces derniers mois, même s’il est amusant de regarder des gens très distingués, armés d’un couteau en plastique, se battre avec une tranche et demie de jamón ibérico. L’équipage est professionnel et motivé. Félicitation à Messieurs Safety pour leur implication, et surtout à Madame Safety sur ce vol pour son écoute, sa conviction, et son talent, à satisfaire chaque passager, même le plus mécontent. Ils font bien leur boulot, dans un système qui peut certainement revendiquer de bons points, mais aussi être amélioré.
Car entre le vol pour Madrid et le retour vers Paris, il y a eu deux autres vols Air Napoléon, opérés par Air Zarzuella, entre Barajas et Ténériffe, sans possibilité de s’enregistrer à l’avance ou de choisir sa place dans l’avion, malgré les promesses dorées de la compagnie sur ses services en ligne. « Le service est momentanément indisponible, merci de vous connecter plus tard ». C’est la phrase magique pour dire que ça ne marche et ne marchera pas. Car les bagages taggués à TFN Los Rodéos ont été parmi les derniers à arriver à Paris, malgré le bandeau jaune fluo qui prétend garantir une livraison prioritaire. Car il faudra attendre aussi, voire se lancer dans d’interminables procédures de régularisation, pour les miles du programme de fidélité, qui se déversent mal pour les vols en code share, et dont le montant est inévitablement différent de celui affiché dans le barème en ligne, et tellement réduit qu’il n’a plus rien à voir avec la distance parcourue, qui pourtant reste la norme pour de nombreuses compagnies. Car enfin et surtout l’effort de la compagnie sur deux vols sur quatre, par ailleurs les plus courts, ne garantit pas qu’elle s’engage enfin dans une approche globale de sa relation avec les passagers fréquents.
Espérons donc qu’une réponse one shot n’est pas le seul progrès concédé par la compagnie quand on lui demande de faire mieux.
Non, ce n’étais pas un sosie, j’étais bien à bord.
L’enterprise était en panne.