Archive pour juin 2013

Best & Burger chez McNap

Mercredi 25 juin, la compagnie Air Napoléon a annoncé, lors d’une conférence de presse pour ne rien dire, comme elle en organise fréquemment, une montée en gamme prochaine de son offre long courrier. Au programme : une version ressassée du futur nouveau siège, c’est l’axe Best, et une volonté affichée d’un meilleur service à bord, c’est l’axe Burger.

Best & Burger

Best Burger – Le cheese de l’hôtesse en éco, le pain chaud en Bizbiz et la salade en option LaPlusChère

On aurait bien sûr préféré, plutôt qu’un énième teasing sans rien montrer de concret, des nouvelles enthousiasmantes sur une arrivée dès cet été du siège Cirrhose, qui doit révolutionner le confort bizbiz et que les concurrents ont déjà installé. Mais l’offre ne sera disponible qu’au printemps 2014, du moins dans le premier appareil équipé, et à coup sûr en photo dans le magazine de pub de la compagnie. Pour en disposer de façon généralisée, il faudra concrètement attendre 2015, quoique ce soit un peu mieux que les promesses initiales de Test en 2016. D’autant qu’on gagnerait au passage –  en mode « tu l’auras » car la véritable info ne sera buzzée qu’en septembre voire avril prochain – des nouveaux sièges aussi dans les autres cabines.

Parce qu’ainsi présenté, Best paraît plutôt maigre, Air Napoléon y a ajouté l’axe Burger. Une montée en gamme dans la relation client, pour un Best & Burger qui prétend positionner miraculeusement – c’est l’effet fast good – la compagnie au top des classements mondiaux. Il y a dans le Burger des ingrédients prometteurs, comme « s’inspirer de l’hôtellerie «  (reste à savoir le nombre d’étoiles, parce qu’il n’est pas certain qu’un comportement d’hôtel de passe améliore le confort d’un vol familial) ou simplement « oser » (si cela permet de redonner un peu d’initiative, contre l’application actuelle des procédures mécaniques et sans intelligence). On apprécie aussi la volonté tardive de « personnalisation », avec néanmoins pour seule proposition concrète à cette heure, et limitée à l’exclusivité de la cabine LaPlusChère, cette idée géniale d’offrir au menu une salade de saison composée au choix du passager. Ainsi  Air Napoléon s’intéresse enfin, certes encore très partiellement, à l’envie de son client plutôt que de décider pour lui la recette qui lui convient. Mais c’est aussi une très bonne illustration de l’immense retard de la compagnie sur ses concurrentes, qui personnalisent depuis longtemps, avec le choix de la cuisson de la viande et une offre variée d’accompagnements, tant d’autres choses que la sauce servie avec la salade !

Il y a aussi dans le Burger des traces de mauvaises graisses. La promesse répétée « d’élégance à la française »  évoque trop souvent l’image prétentieuse d’Air Napoléon, avec un prétendu luxe basé sur la complexité plutôt que sur le confort, et un certain esprit supérieur du personnel, ou plutôt un esprit supérieur de certains parmi le personnel, si bien qu’on s’abaisse rarement à servir le pax, sauf bien sûr quelques privilégiés. On peut aussi s’inquiéter de l’appel à sourire adressé aux hôtesses et stewards : pour le passager mécontent d’un circuit procédurier et méprisant au sol, le sourire forcé à bord est sans doute plus ironique qu’apaisant. Et il est caractéristique qu’on vise chez Air Napoléon à obtenir le sourire des équipes, alors qu’ailleurs on cherche naturellement celui des clients.

Néanmoins, si ce n’est pas un artifice marketing comme on en a tant vu chez Air Napoléon, Best & Burger va certainement dans le bon sens. Une salade au choix, du pain chaud, un peu plus de sauce et de cheese ou un label Viande Bovine Française n’en feront pas un menu cinq étoiles, mais de temps en temps un McNap ça peut être sympa.

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Devanture honorable et offre approximative

Dernièrement, la compagnie du golfe Etikhet Airways m’a indiqué par mail que certains de ses vols depuis Paris seraient, pour quelques mois, opérés sur des avions loués à Air Napoléon. On y prétend une offre et un service du niveau usuel de la compagnie du Golfe. C’est-à-dire, il faut bien le reconnaître, un enregistrement au terminal 2A à moitié en désuétude, à moitié en travaux, puisque les terminaux les plus neufs sont réservés à la compagnie historique. Et un enregistrement en ligne à l’image de l’informatique des années 80, car le site d’Etikhet reste sans soute celui où il faut le plus souvent recopier son numéro d’accès pour s’enregistrer complètement. Mais aussi un service limousine pour vous conduire à l’aéroport, un salon nettement plus luxueux, un suivi plus dévoué pendant le vol,  un menu plus varié et une plus grande souplesse pour le passager dès lors que les repas sont servis individuellement, et pas à la cantinière. Tout le reste sera français, en particulier le siège full sleep dans l’avion, au format toboggan, qu’Etikhet présente avec beaucoup d’ironie : « des positions de détente sont possibles ». C’est bien dit, pour voyager sur un accessoire de plaine de jeu.

J’ai repBouteille Ramune ensé à ce mail dernièrement, alors que je dînais à Paris dans un restaurant japonais tenu, selon l’affichage, par une grande famille de Kyoto. Si l’on écoute les échanges en cuisine, le personnel s’exprime en chinois. On y sert de la bière nippone : Kirin Ichiban ou Asahi. La première étant made in Germany et l’autre embouteillée en Tchéquie. Et en dessert, je vous conseille une spécialité proposée par quelques graffitis à la kanji inscrits sur l’ardoise. Parce qu’à la première bouchée elle devrait vous évoquer la Thaïlande. Comme dans les promesses d’Etikhet rabaissées au full sleep d’Air Napoléon, la devanture est honorable, mais l’offre approximative.

Tout cela ne vaut pas une bonne ramune !

158 passagers à l’arrivée

BERLIN Tegel, de notre correspondant sur place – L’avion Air Napoléon a atterri avec tous ses passagers. Les autorités compétentes ont confirmé qu’aucune disparition n’avait été déclarée en vol. L’appareil, parti de Paris Charles-de-Gaulle samedi avec 158 personnes à bord, en comptant les membres de l’équipage et leurs amis GP embarqués discrètement à l’avant sans payer ou presque, est arrivé à Berlin 3 heures plus tard avec toujours 158 personnes à bord. 0158

Interrogé, un directeur d’Air Napoléon indique : « Je suis particulièrement satisfait du résultat. Nous perdons parfois nos clients au sol, surtout à CDG où il est facile de se perdre, ou à Tegel, aéroport exigu où nous avons installé notre comptoir d’enregistrement au fond du terminal lowcost, ce qui peut prêter à confusion car nos prix restent largement supérieurs. Il arrive aussi qu’un client, pour des raisons que nous ne comprenons pas, achète un billet et s’enregistre sur une autre compagnie, et en général il est perdu à jamais car il se rend compte que c’est mieux ailleurs. Mais félicitons-nous de notre succès de ce jour : tous les passagers embarqués, et une majorité de leurs bagages, sont arrivés à bon port. »

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