Franchement pénible et tatillon, c’est ainsi qu’est décrit le patron d’Air Napoléon dans un récent article de presse. Il prétend avoir l’œil sur tout et corriger ce qui cloche. C’est bien si cela peut concrètement améliorer les choses. Car à ce jour, c’est surtout le retard grandissant de la qualité de service d’Air Napoléon par rapport à son environnement concurrentiel qui est pénible.

Tatillon quand il s’interroge sur un « poisson roulé » servi sur le plateau-repas d’un vol entre Paris et Amsterdam. « Vous voyez, ce poisson roulé, dans le coin ? Cela ne peut pas être bon ! Qui a pu avoir une idée pareille ?« . Le Directeur d’Air Napoléon, ou plutôt l’ancien Directeur car il a déjà changé de poste, n’a pas pris pour exemple un vol au hasard, pour que les journalistes relaient sa saynète du poisson mouillé qu’on changera pour éviter à la compagnie de couler. On est sur la ligne qui relie les deux hubs de la compagnie, celle dont les premiers rangs en classe bizbiz sont perpétuellement occupés par les petits chefs de l’entreprise, oscillants entre les quartiers généraux. Celle dont les hôtesses HIJ disent en néerlandais qu’on y fait des chichis à la française, prétentieux mais inutiles, juste parce que les chefs sont là, et répondent en français que le groupe AN-HIJ ne leur permet pas de s’exprimer sur le sujet. Celle qui bénéficie d’un service amélioré, par rapport au sempiternel sachet sacré-sulé qui symbolise l’immobilisme de la compagnie. Une fois de plus, on dupera les masses mais ne se préoccupe pas de rester crédible aux yeux du passager assidu.
Pénible, quand le Directeur parle de « poisson roulé« , dont on ne sait pas vraiment s’il s’agit de poisson carré servi froid avec des carottes cartonnées, comme quand on va à Casablanca un mois pair, ou de pêchon pané servi cru avec des pâtes cartonnées, comme quand on va à Casablanca un mois impair. Puis on comprend que c’est plutôt une expression pincée qu’ont les Français pour dire « rollmops« . « Qui peut aimer ça ? » Disons que c’est apprécié des komments-nana, enfin je veux dire des peuples bataves et assimilés. Et qu’il doit avoir plus urgent à régler chez Air Napoléon que de modifier les goûts culinaires du Nord de l’Europe.
J’ai cette semaine voyagé, entre autres, sur deux vols bizbiz au départ de Paris. Vers Seattle avec Dalton Airlines, vers Hong Kong avec AirNap. Je fais volontairement la comparaison avec une compagnie américaine, car on prétend souvent que le service US est médiocre. Mais Dalton a récemment revu son offre de service, financée certes à coups de pub incessante au salon et durant le vol (pour des boissons gazeuses offertes gratuitement, pour une carte de paiement qui permet de gagner des miles, pour une chaîne hôtelière qui offre des coussins et édredons…). Tandis qu’Air Napoléon s’agrippe à ses promesses d’amélioration future, tout en continuant à fournir un service minable à durée indéterminée.
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