Le sketch de Batar Airloose continue.
Je pensais, après six mois de demandes pour régulariser un aller-retour en juin aux US, que la compagnie et son programme de fidélité qui respectent la procédure avant le client avaient enfin abouti à une conclusion en régularisant il y a quelques jours au moins une partie des miles promis pour ces vols.
Mais aujourd’hui, sans aucune autre explication, mon relevé annule les régularisations effectuées sous le libellé « reclaim wrongly credited ». Six mois d’hésitations à décider, pour finalement décider de revenir sur sa décision six jours plus tard : décidément, Batar Airways n’a pas peur du ridicule.
J’appelle le service clients pour plus d’informations : c’est comme d’habitude un standard téléphonique qui ne peut faire autre chose que de prendre note du message.
Pour avoir des explications, il faut rappeler lorsque ce sera le matin à Doha, quand le département en charge des annulations pourra être contacté.
Pour réclamer une compensation pour tout ce temps perdu à espérer un décompte correct d’avantages promis, il faut suivre un lien et envoyer un formulaire en ligne à un autre département.
Pour que cette compensation soit par exemple d’obtenir que la compagnie accorde l’utilisation des miles pour upgrader d’un vol en février (comme elle le promet dans ses pubs mais le refuse arbitrairement quand il s’agit de tenir promesse), c’est un troisième département auquel il faut s’adresser.
Avec tous ces départements, l’organigramme de la compagnie doit assurément ressembler à la carte de France.
On en viendrait à regretter les méandres kafkaïens de Miles & Blues, programme de fidélité d’Air Napoléon dont la complexité des règles (par exemple sur les gains de miles en code-share), leur application dogmatique (par exemple sur les documents à fournir pour procéder à une régularisation) et les approximations mesquines dans la mise en œuvre (par exemple dans les écarts défavorables entre le nombre de miles promis et celui effectivement donné) ont été ici souvent décriés, et semblent désormais avoir été corrigés avec autant de zèle qu’il y en a eu à dire que mes critiques étaient déplacées, infondées et uniquement destinées à détourner le système : décidément, Air Napoléon n’a pas peur du paradoxe.
Mais Air Napoléon n’est pas en reste : j’essaie d’acheter un billet entre Göteborg et la France, et le site de la compagnie s’entête à refuser l’achat car quelle que soit la quantité que j’en mette, « le nombre de chiffres dans le numéro de téléphone est incompatible avec le pays ». Oups, on a encore procéduré le monde en oubliant qu’on peut avoir le passeport ici, l’abonnement téléphonique là-bas, l’employeur ailleurs, et le domicile au choix….
De toute façon je ne peux pas payer, car la carte Aminimal Express, qui s’associe avec des compagnies aériennes pour les offres commerciales comme pour les absurdités de gestion, a bloqué ma carte pour mouvement suspect (un achat passé depuis Ushuaia -repère de pirates c’est bien connu- pour un vol vers Sundsvall –dont l’obscurité hivernale incite sans doute à falsifier-). On m’appelle d’un numéro masqué, demandant de joindre un contact non certifié, auquel je dois donner mon numéro de carte pour m’assurer qu’elle n’a pas été l’objet d’une fraude. Ça ressemble surtout à un piège pour frauder mon numéro de carte. Et puis s’est simplement un employé d’Aminimal Express qui m’interroge sur les derniers mouvements, et vérifie mon identité. Avec deux informations top secret défense : ma date de naissance et le prénom de ma mère. Ces codes secrets, j’ai toujours un peu de mal à l’en souvenir : il a fallu que j’aille sur google pour retrouver la deuxième réponse.
Puis l’employé a demandé mon numéro de téléphone, pour constater qu’effectivement le nombre de chiffres est incompatible avec le pays : reclaim wrongly credited, me voilà sans miles Batar, sans résa AirNap, sans carte Amin, et sans téléphone pour demander à ma mère comment elle s’appelle.
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